Il n’est pas de femme au monde que je préfère à ma psychanalyste. [...]

Sur son divan, la semaine dernière, j’ai évoqué pour la millième fois l’histoire que vous vous apprêtez à lire, lui ai expliqué qu’elle était désormais écrite et que vous alliez la recevoir par courrier. Elle m’a demandé si c’était vraiment une bonne idée de livrer toute mon intimité à une tripotée d’inconnus et, de surcroît, de le faire par le biais de La Poste ! — peut-on jamais s’y fier ?

En dépit de ses mises en garde, je suis demeurée certaine de vouloir révéler mes anciennes turpitudes. Pendant douze ans, taire ce qui m’est arrivé adolescente m’a rendu difficile, parfois violente et même misogyne. Rédiger ce récit m’offre, je crois, une forme d’absolution bienvenue…